Bijou de Famille
Cette nuit là le vent avait soufflé si fort
Qu’il donnait l’impression de pouvoir emporter
Autant les pots de fleurs et les volets dehors
Que ma certitude d’avoir déjà aimé.

Je me souvins alors de la première fois
Que j’avais lu « Je t’aime » de Paul Eluard,
Comme j’étais séduite et le cœur en émoi,
Persuadée de tout comprendre et de tout savoir.

Puis tu es née.

Et cette nuit là, c’est un autre vent encore
Qui a soufflé ma vie et ce qui y campait,
Laissant l’instinct animal me saisir le corps,
Détrônant dans le cœur ce qui vraiment comptait.

Je voulais te sentir, te blottir contre moi,
Reconnaitre tes traits, chacun de tes regards,
Tes silences bavards, sur le bout de mes doigts…
De toi tout deviner, de la lumière au noir.

Tu aînée.

Alors cette nuit là, des milliers de trésors
Et de leçons de vie en moi ont explosé.
J’accepte désormais de toujours avoir tort,
L’inconditionnel comme seul moyen d’aimer.

Tu n’es pas de ma chair et pourtant j’ai pour toi,
Des ailes sur lesquelles tu pourras t’assoir,
Me raconter tes tristesses autant que tes joies,
Ta certitude au cœur de déjà tout savoir.

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